Sylvie

Sylvie, 6 ans, a perdu son papa et sa maison en très peu de temps.

C’était un samedi matin. Sylvie se glisse dans la chambre de ses parents. Ils dorment encore. Sylvie s’approche tout doucement, pas à pas, sur ses petits orteils nus. Aujourd’hui, c’est un jour spécial. La petite fille va en ville avec papa pour acheter un cadeau d’anniversaire pour maman !
 
Mais lorsque Sylvie se penche sur son papa pour lui murmurer dans l’oreille, il ne réagit pas. Même pas lorsqu’elle élève un peu la voix. Même pas lorsque, prise de panique, elle remue ses épaules et crie, angoissée : « Papa ! Papa ! Pourquoi tu ne te réveilles pas ??! »

Mais le papa de Sylvie n’ouvre pas les yeux. Comme on l’apprendra plus tard, il est décédé d’une rupture de l’aorte dans son sommeil. Quelle expérience horrible cela a dû être pour cette petite, n’est-ce pas ? Mais cela n’a fait qu’empirer !

Yves et Sébastien

Depuis l’incendie de leur maison, Yves, 38 ans, et son fils Sébastien sont obligés de vivre dans le parc. Mais ça ne peut pas continuer ainsi…

Vous ne diriez jamais qu’Yves et Sébastien sont des sans-abris quand vous les voyez jouer ensemble dans le parc. Mais c’est pourtant la triste réalité. Yves, jeune veuf, se passe la main dans les cheveux et raconte…

« Mon petit Sébastien adore les frites. J’essayais d’en préparer comme ma défunte épouse le faisait par le passé. D’abord une bonne pré-cuisson, puis ensuite une cuisson finale plus courte. Mais ce dimanche-là, je n’étais pas assez attentif… »

Daisy et Katia

Daisy, 28 ans, est une jeune veuve éjectée de chez elle. Elle et sa petite fille vivent maintenant à la rue.

Daisy a perdu son mari dans un accident de la route qui a également fait qu’elle sera moins valide à vie. Depuis lors, elle doit aussi élever seule sa jeune fille, Katia, qui ne se trouvait par chance pas dans la voiture le jour du drame. Cette jeune mère isolée ne peut compter que sur sa maigre pension d’invalidité pour payer les factures de l’hôpital, le loyer, la nourriture, l’électricité et les autres dépenses. Et pour ne rien arranger, le propriétaire de leur logement a jeté sans pitié Daisy et Katia à la rue…
 
« Un jour, le propriétaire s’est présenté sans prévenir à ma porte. Il m’a dit que sa belle-soeur devait emménager dans ma maison le lendemain. C’était plus proche de son travail. Mais c’est MOI qui vivais là !!! J’avais beau protester, je ne serais jamais parvenue à le convaincre de nous permettre de rester. »

Laura

Laura a 19 ans et elle est sans-abri. Cette jeune adolescente a vécu un véritable enfer, après avoir reçu ‘l’autorisation’ de vivre de manière indépendante le jour de ses 18 ans.

Les enfants qui grandissent ‘à la maison’ apprennent petit à petit à voler de leurs propres ailes. Leurs parents leur donnent du temps. Ils les accompagnent et les conseillent pour bâtir leur vie indépendante. Et dans les moments difficiles, ces enfants trouvent toujours chez eux un filet de sécurité. Mais imaginez un instant à quel point cela peut être difficile pour les adolescents qui n’ont pas ce ‘luxe’.

« Pendant toutes ces années passées dans le centre pour jeunes, je comptais les jours avant de gagner mon indépendance. Dès mes 18 ans, je serais ‘libre’ ! Je louerais un petit studio sympa, je trouverais un chouette boulot et j’aménagerais mon chez-moi avec soin. Je cuisinerais tous les jours et j’adopterais un animal de compagnie. Mais regardez-moi maintenant… ! Je suis sans-abri et je n’ai pas de travail. J’ai l’impression d’être une vraie ratée... »
 
Les larmes coulent le long des joues de Laura tandis qu’elle nous raconte son histoire. La jeune fille ne peut pas cacher son désespoir et sa déception. Elle fait vraiment toujours de son mieux, mais « parfois, on dirait que je suis la seule à aller de malchance en malheur. »

Mireille et Axelle

Devenir sans-abri, ça peut arriver à tout le monde. Mireille, une jeune maman qui élève sa petite fille seule, peut témoigner. Mireille et la petite Axelle n’ont nulle part où aller. Elles dorment dans la rue, sur des bouts de carton.

Ariana et Claire

Ariana, 42 ans, vit dans la rue. Avec sa petite fille Claire. Elle vient tout juste de perdre Pierre, son partenaire et le père de Claire.

Elle a été expulsée sans pitié de "sa" maison. Du jour au lendemain. Parce que les enfants majeurs de Pierre ont tout d’un coup voulu vendre "leur" maison.

« Impossible ??? Si seulement ça pouvait l’être ! Officiellement, je n’ai droit à rien. Pierre devait encore aller chez le notaire pour nous inclure dans son testament. Nous n’étions pas mariés. Mais nous étions bien ensemble. Heureux. Encore plus après la naissance de notre petite merveille, Claire. S’il savait que sa petite fille dort dehors, sur un morceau de carton... Privée de son petit lit de princesse, que Pierre avait fabriqué spécialement pour elle… »

Estée et Céleste

Estée, 25 ans, vit avec son bébé dans une cave froide et humide. Elle est terrorisée par son oncle. Elle doit s’en aller de toute urgence.

L’année dernière, Estée pensait que la vie lui souriait. Elle était amoureuse et a découvert qu’elle était enceinte. Mais c’est alors que le destin a frappé impitoyablement :
 
« Mon ami ne voulait pas entendre parler de bébé. Il semblait soudain tout prendre à la légère. Il ne voulait plus me voir et m'a jetée à la rue.
 
J’ai rassemblé rapidement quelques affaires et je suis partie. Je me suis retrouvée là, enceinte et seule. Où devais-je aller ? Je n’ai plus mes parents, seulement un oncle. » 

Andrea et Thomas

Andrea, 27 ans, vit dans la rue avec son fils de cinq ans. Même en plein été, vivre dans la rue est dur et cruel. 

« J’ai le cœur brisé quand je vois Thomas regarder avec envie les enfants installés à la terrasse. Ils savourent une glace et une boisson fraîche, tandis qu’il aimerait seulement manger et boire. Je donnerais n’importe quoi pour offrir à mon fils quelque chose de bon, mais je n’en ai pas les moyens... »

Lorsque l’accueil hivernal est terminé, Andrea et Thomas se retrouvent dans la rue. Jour et nuit. Et ne vous y trompez pas, être sans-abri est aussi pénible pendant l’été. 
 

Déborah

Déborah, 18 ans, est très malade. Après une vie faite de misère et de violence, elle veut s’installer seule.

Déborah ignore ce qu’est un foyer. Tout le monde l’a abandonnée. Elle est brisée par des années d’humiliation et épuisée par sa grave maladie.

Déborah n’avait que huit mois quand elle a subi sa première opération. La première d’une longue série, car Déborah est née avec une maladie aussi grave que rare : ses organes internes sont inversés.

Anna, Lena et Julie

Anna souffre d’un cancer incurable. Ses deux petites filles vont être livrées à elles-mêmes.

Anna est atteinte d’un cancer. Elle n’a aucune chance de guérir. Sa plus grande crainte concerne l’avenir de ses deux petites filles, Lena et Julie.
 
Cette jeune maman est totalement isolée et parvient difficilement à joindre les deux bouts. Les conditions de vie de cette petite famille sont vraiment terribles. Et lorsqu’Anna a appris qu’elle était condamnée, son monde s’est écroulé.
 
« Cela faisait longtemps que je me sentais fatiguée. J’avais mal au ventre. Mais en tant que maman célibataire, je ne pouvais pas m’arrêter à ça. Toute mon attention va aux enfants. Surtout que je n’ai pas d’argent pour aller chez le médecin.
 
Mais lorsque la douleur s’est intensifiée, j’ai bien dû me faire examiner. C’est alors que le verdict est tombé. Cancer généralisé. Aucune aide médicale n’est possible. Aucun traitement ne me sauvera. 
»

Alphonse

Alphonse se déplace en fauteuil roulant. Il a d’urgence besoin d’un logement adapté. 

Alphonse est gravement malade et il se déplace en chaise roulante. Il est obligé de se hisser seul dans les escaliers pour entrer dans son studio, au premier étage. Il n’y a pas d’ascenseur.
 
La porte cogne lourdement contre le métal de sa chaise roulante. Alphonse éprouve de grandes difficultés pour garder la porte ouverte lorsqu’il doit entrer avec son fauteuil roulant.
 
« Et le plus dur arrive maintenant », dit Alphonse en s’extirpant de son fauteuil.
 
Ce pauvre homme habite au premier étage d’un petit immeuble à appartements. Il n’y a pas d’ascenseur. Alphonse doit donc laisser sa chaise roulante en bas et se hisser lui-même dans les escaliers.

Carine & Anaïs

Carine et sa petite fille Anaïs vivent dans la rue.

Carine et sa petite fille Anaïs dorment toutes les nuits sur un morceau de carton sous le portique d’une maison. Personne ne mérite de vivre ça !
 

« J’habitais dans une minuscule chambre, au sous-sol. C’est tout ce que je pouvais payer. C’était humide et ça sentait le renfermé. Mais le propriétaire m’a dit que je devais quitter la chambre car la maison allait être détruite. Je pensais alors que j’allais pouvoir trouver un autre petit studio. Mais pas du tout. Je me suis retrouvée à la rue. Littéralement. Avec mon enfant dans les bras et quelques couvertures et vêtements pour Anaïs », raconte Carine d’une voix brisée.

Joseph, Nora, Fara & Lina

Joseph, Nora et leurs petites filles sont sans-abris.

Ils vivent sans aucune protection, dans le couloir glacial de la gare. Ce n’est pas un endroit pour une famille!

Un vent glacial souffle dans le couloir de la gare. La plupart des navetteurs pressent le pas pour sortir de ce courant d’air piquant. Ils passent devant une curieuse construction faite de planches et de chiffons assemblés à la hâte.

« Ma maison », dit Joseph en baissant la tête, gêné. En écartant prudemment l’un des chiffons, vous apercevez un matelas crasseux. C’est ici qu’un jeune ménage et leurs deux enfants en bas âge vivent, jouent et dorment depuis plusieurs jours déjà. Sans chauffage. Sans sanitaires. Sans la moindre possibilité de préparer un repas chaud ou une boisson chaude.